Gourmande (et fière de l’être)

Je me suis toujours décrite comme une nutritionniste gourmande. Gourmande parce que je suis toujours plus emballée d’aller à une soirée quand je sais qu’il va y avoir de la nourriture. Gourmande parce que j’aime manger quand ça goûte bon, j’aime découvrir de nouveaux aliments et surtout, j’aime les apprécier pleinement. Même si aujourd’hui, j’associe ma gourmandise à la qualité gustative des aliments et au plaisir que j’en retire, pour certaines personnes, être gourmand fait surtout appel à la quantité des aliments consommés (et même pour moi, ça a déjà été le cas). Pour cet article, je me suis donc penché sur la définition d’être gourmand et au plaisir de manger.

Gourmandises ou gloutonneries ?

Lorsqu’on s’intéresse à la définition de gourmand dans les grands dictionnaires, on fait surtout appel à la quantité, encore une fois. En effet, selon le dictionnaire Larousse, une personne gourmande aime manger en quantité les bonnes choses. On apprend même que les synonymes principaux du terme gourmand sont : glouton, goinfre ou goulu. Des termes qui ont, selon moi, une connotation beaucoup plus péjorative.

Même dans notre discours populaire, on associe souvent le terme gourmand au comportement de manger avec excès. Certains de mes clients me disent même dès le départ que leur problème, c’est qu’ils sont gourmands. On se dit gourmand lorsqu’on a de la difficulté à s’arrêter de manger parce que c’est trop bon, ou lorsqu’on se laisse tenter par un dessert alors que l’on est déjà rempli. Dans d’autres cas, on associe la gourmandise au comportement de manger en l’absence de faim, comme lorsque nous sommes influencés par la présence ou l’odeur d’aliments.

Cette gourmandise qu’on associe à l’excès semble se rattacher au plaisir viscéral (et momentané) procuré par certains comportements alimentaires, mais est-ce la seule forme de plaisir rattachée à notre alimentation ?

Évidemment, non !

Privilégier la qualité sur la quantité

Chose certaine, une personne gourmande recherche le plaisir de manger, et il n’y a pas que la quantité des aliments consommés qui peut nous procurer du plaisir. La qualité des aliments choisis peut aussi nous procurer un plaisir dit « épicurien ». On parle alors de la satisfaction qu’on retire lorsqu’on apprécie pleinement ces aliments. Cette appréciation peut être sensorielle, mais également faire appel à nos souvenirs d’expériences passées, comme mes crêpes du dimanche matin.

D’ailleurs, cette étude énonce que ce type de plaisir n’amène pas nécessairement de surconsommation alimentaire et n’est pas non plus associée à une prise de poids. Après tout, quand on prend le temps d’apprécier les aliments dont on a envie, sans restriction ni arrières pensés, on se satisfait souvent par de plus petites quantités. C’est comme si chaque bouchée était une expérience unique, et la satisfaction se manifeste au même moment que la satiété. C’est évidemment sans surprise que le gourmand « épicurien » mange en pleine conscience, est à l’écoute de son corps et de ses besoins.

Ceci étant dit, je reste gourmande, et je suis fière de l’être. Comme nutritionniste, j’ai choisi de promouvoir une façon positive et épicurienne d’être gourmande. Je suis convaincue qu’une alimentation équilibrée passe par le plaisir de manger. C’est aussi pourquoi, en créant le blogue, je me suis donné la mission de vous aider à bien manger et à entretenir une relation saine et positive avec la nourriture en savourant vos aliments avec tous vos sens, et ce, peu importe leur valeur nutritive.

Références

Cornil, Y., & Chandon, P. (2016). Pleasure as an ally of healthy eating? Contrasting visceral and Epicurean eating pleasure and their association with portion size preferences and wellbeing. Appetite, 104, 52-59.

Le Larousse, gourmand [en ligne] https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/gourmand/37652 (page consultée le 28 octobre 2019)

Illustration © Elaillce – Alice Hosdain 2019